À propros

Comment raconter mon histoire...  Ou plutôt, quoi raconter...

Je ne suis pas celle qui a une vie rocambolesque avec des blessures évidentes pour expliquer ceci ou cela.  Au contraire.  J’ai une histoire tranquille, qui m’a tout de même fait vivre des montagnes russes intérieures, jusqu’à en perdre le pied bien des fois.  Cette expérience, jusqu’à présent, m’a permis de comprendre que les conditionnements, les limitations et les blessures prennent place dans un univers de subtilités.  Et bien que souvent d’apparence banale, toutes de nos expériences laissent des traces.  Aujourd’hui, j’ai tout un vocabulaire pour parler, me comprendre et me faire comprendre.  Mais ça n’a pas toujours été le cas.  Pour une bonne partie de ma vie, j’ai principalement subi ma vie et ce que je me faisais vivre.  Tout était lourd.  Et bien que rien de l’extérieur n’ait pu justifier un tel état de dépression, de drame et de mal-être (pas d’accident, pas de violence, pas de pauvreté, pas de maladie) je n’en pouvais plus.  Je vivais en mode survie et mourir fut longtemps ma porte de sortie rêvée.  
Souffrir intérieurement, c’est souffrant !  
Et c’est pire encore quand cette douleur intérieure baigne dans l’incompréhension.   

Ce qui n’a pas aidé dans ce brouillard, c’est que j’ai réussi.  J’ai réussi presque tout ce que j’ai entrepris.  J’ai même réalisé des rêves.  On me trouvait douée et pleine de talent.  Je ne peux pas dire par contre que j’ai pleinement vécu ce succès.   À travers mon filtre de souffrance, je ne me sentais pas comme un « succès ».  Le soir venu, je me roulais encore en petite boule sous le tapis, espérant secrètement disparaître.  Je me disais qu’un jour, ce mal passerait…  Le temps n’a pas arrangé les choses.  Vieillir ne m’a pas apporté la maturité et les réponses.  Avoir des enfants non plus.  
Il y a eu le fameux mur.  Le moment où l’on ne réussit plus.  Où la perte de sens est trop profonde.  
Il m’aura fallu ce mur pour me mettre à m’intéresser à Moi.
Cette histoire n’est pas banale et nous sommes plusieurs à la vivre.

Toujours cette sensation d’avoir les ailes attachées alors que tout ce que je veux c’est m’envoler.
J’avais souvent cet écho dans ma tête : « Il doit y avoir plus.  La vie, ça doit être plus que ça, non ? »

Je me suis mise à apprendre et à me donner du temps.

Quoi !?   Se donner du temps !?   Et oui…
Apprendre ce qu’on n’apprend pas à l’école.  Apprendre qui je suis.  J’ai détaché mes ailes, tranquillement, une ficelle à la fois, une libération la fois.  Aujourd’hui, j’ai la liberté dans les voiles.  Je suis toujours une meilleure version qu’hier et j’utilise cette expérience pour accompagner d’autres âmes sur leur chemin.

Toutes mes expériences en ont valu la peine   :-)
Toutes les expériences valent la peine d’Être.